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Le désormais traditionnel P'tit Echo de Vincent en ce début d'année 2016
En toute simplicité !
L’année 2016 sera shakespearienne, non seulement parce qu’elle célébrera le 400ème anniversaire de sa mort (auquel nous espérons participer à notre façon en créant « Shakespeare’s Commedia », le jour anniversaire – 23 avril !), mais aussi parce que son œuvre, renvoyant aux sempiternelles tragédies et comédies de l’humanité, rappelle à la fatuité humaine que « le monde entier est un théâtre » !
Depuis sa naissance, dans le berceau de la Grèce antique, le théâtre a joué son rôle de miroir « consciencieux » du monde, donnant à voir et à entendre les faits et gestes de la vie profane et sacré des êtres humains au sein de la Cité.
Notre conception d’un théâtre d’éducation populaire n’a jamais eu la prétention d’œuvrer « pour l’Art », mais elle a l’ambition de contribuer à la vie culturelle des gens et d’un territoire.
Bien que les mots soient selon les circonstances un véritable piège, nous affirmons notre volonté de défendre une certaine idée de la culture populaire. « Populaire », oui, nous maintenons le mot, malgré toutes les perversions et distorsions qu’on lui fait subir. Ce mot qui nous relie à l’histoire de l’expression artistique individuelle et collective comme besoin vital, sociétal et spirituel pour l’être en quête de sens et de liberté.
Certes, la notion de culture a évolué et évoluera encore avec le temps, mais la nécessité de cette beauté gratuite comme souffle constitutif de l’humanité doit demeurer en dehors de toute marchandisation et institutionnalisation totalitaire.
C’est pourquoi je ne peux m’empêcher de penser à la culture de mon enfance, qui ne s’appelait ni « culture » ni « art », mais qui voyait les paysans – bergers devenir musiciens d’un jour au bal de Carnaval, de mariage… ou comédiens-conteurs d’un soir…
En un mot, une culture où les gens « ordinaires » se métamorphosent en artisans de fantaisie et du beau ! Un rêve de simplicité, loin des tapages de « l’industrie culturelle » et du « fast – consumérisme » !
Car, si notre culture contemporaine (inféodée à la globalisation techniciste) n’intègre pas la sobriété matérielle et la justice sociale à la notion de « modernité » (ou de « progrès »), cette dernière demeurera une incantation ou un gadget aussi dérisoire et chimérique que peut être la « sacro sainte Croissance ». A l’aune de ce vœu, pieux et creux à la fois, on mesure le niveau d’une pensée politique régressive, nous entrainant vers une ère incantatoire, inégalitaire et guerrière.
A cette force destructrice, il faut opposer celle de millions de gens et d’associations qui militent pour une culture de l’alternative et de la solidarité. Oui, un autre monde est possible.
Et, à notre place, avec notre association de bénévoles, avec notre pratique de l’économie sociale, solidaire et joyeuse, avec notre théâtre populaire et son jeu de l’enchantement, avec notre public et ses assemblées du « sensible commun » dans notre « théâtre à la campagne » ou sous le ciel et les étoiles, nous essayons d’être dans l’inaliénable humanisme en marche.
Alors, les meilleurs Vœux que je puisse vous souhaiter pour 2016 (et les années suivantes) sont dans cet espoir, qui n’est pas une utopie mais la seule réalité raisonnable.
Vincent